03 août 2006

Le mal qui se répand (1)

Quand on a la tête tellement remplie de tracas, d’inquiétude et de préoccupations, certes, on n’a plus le même goût ni le même intérêt pour ce qui se passe autour de nous. Encore moins, dans le monde en général.Pour te donner un exemple, depuis plus d’une semaine, je ne suis plus capable ni de lire ni d’écouter les nouvelles.

Bien sûr, j’ai évidemment pris quelque retard en ce qui a trait à la crise au Proche-Orient. Non pas que le fait d’être renseignée peut y changer quoi que ce soit, mais il n’est pas mauvais de se rappeler que le monde n’arrête pas de tourner sous prétexte qu’on a une mère malade à l’hôpital.

Ceci dit, en arrivant au 243-2, jeudi dernier, j’ai été fort impressionnée par la dimension de la chambre dans laquelle on l’avait installée plus tôt dans la journée. Maman occupait le lit près de la fenêtre. Elle avait une vue sur(prenante) sur le stationnement ... Au moins, elle pouvait voir les gens sortir et arriver.

Après le grand branle-bas qu’elle avait vécu depuis plusieurs jours, elle était presque contente d’être là. Sa voisine de chambre avait l’air de n’être pas trop mal en point. Apparemment, la dame était là pour y soigner des problèmes de gorge, m’a dit maman, avec un doigt sur la bouche. En tout cas, elle la trouvait bien gentille. C’était ça, le plus important. Car, faut-il te dire, qu’alitée à l’urgence pendant deux jours de suite, elle avait eu à s’accoutumer à quelques « cas » pas faciles.

De jeudi à dimanche, elle filait une certaine quiétude, se laissant soigner, examiner, évaluer, tester, voire même dorloter … Enfin, elle pouvait se reposer! Peu à peu, elle s’était remise tranquillement à marcher, à tout le moins pour se rendre aux toilettes, puis à s’asseoir et se lever de son fauteuil. Je la promenais en chaise roulante dans les corridors. Je l’amenais faire un petit tour à la cafétéria, d’où il était possible de sortir à l’extérieur, sur la terrasse.

Puis soudain, dans l’après-midi de dimanche, la foudre est tombée en plein milieu de notre optimisme sans que personne n’ait eu le temps, ni de voir l’éclair ni d’entendre le tonnerre. Seule dans sa chambre, maman était assise derrière le rideau tiré. Sa voisine de lit n’était plus là. Paraît-il qu’on l’avait déplacée à l’étage inférieur.

Au début, je n’ai pas remarqué le petit écriteau familier près de la porte de la chambre 243. Il y en avait tellement partout, près des portes de chambres de tous les étages, qu’on finissait par ne plus les voir. Je savais bien qu’on affichait souvent cet écriteau afin d’avertir les gens, personnel et visiteurs, de faire attention aux infections. Mais quelles infections au juste? Lorsque qu’on visite nos malades, on ne s’arrête pas toujours pour savoir ce qui se passe ici et là, dans l’hôpital.Tout ça pour te dire, que ce dimanche-là, maman était en iso! Iso pour ISOLEMENT, mon amie!

À toi pour toujours,
May West

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